Biographie

Naissance le 22 janvier 1948, à Besançon.

Une famille originaire du Jura et de Suisse. Il vit dans un climat protestant.

Jusqu’à 11 ans, il demeure dans un petit village de l’Yonne, dans l’ignorance complète du reste du monde.

À 9 ans, il connaît un grand choc en découvrant les gravures de Dürer dans un gros livre consacré au maître de Nüremberg. Enfant, il ne cesse de contempler les représentations de l’Apocalypse de Saint-Jean.

Il entend beaucoup parler du grand-père Munier, peintre, et mort prématurément de phtisie à l’âge de 37 ans. Attache une grande importance aux quelques tableaux conservés de ce grand-père mythique.

À 11 ans, l’abandon de la pleine campagne pour la ville, Auxerre, le perturbe. Il quitte le parcours scolaire, six mois avant le brevet. Ne s’intéresse plus qu’au dessin et à la peinture.

À 14 ans, le cadeau (de sa mère) d’un livre sur Van Gogh lui cause un choc, au point de vouloir découvrir tous les peintres. Parti en vacances à Madrid, il passe le plus clair de son temps au Prado.

De 17 à 19 ans, il fréquente l’École des Arts Appliqués de Beaune et bénéficie de l’aide, de la bienveillance et des encouragements du sculpteur et céramiste Michel Lucotte, son professeur. Bénéficie des voyages dans les musées et galeries que le sculpteur pédagogue organise pour ses élèves

Suit les cours qui lui plaisent, travaille comme manœuvre dans les caves à vin de Beaune, file dès qu’il peut, en stop, à Paris pour visiter galeries et musées.

Force la porte de Max Ernst et passe un après-midi avec lui.

Il s’installe dans le Berry, près de Bourges, dans le village des potiers de Laborne. Se lance dans des voyages à travers l’Europe, en stop, ainsi qu’aux USA.

En 1970, il s’installe comme potier à Marduel, un hameau de Sainte-Paule dans le Beaujolais des Pierres dorées. Sans oublier la peinture, sa véritable obsession. Jusqu’à 23 ans, il admet avoir copié tout le monde, traverse des périodes impressionniste, surréaliste, abstraite.

En 1971, en mal d’inspiration personnelle, il s’immerge dans la littérature des grands textes de la spiritualité orientale, le Tao, la Bhagavad Gita, le Bardo Thödol, la Bible, la vie de Milarepa.… En ressort transformé. Décide de repartir à zéro. Commence un dialogue avec la Nature. Estime la réalisation de sa « première toile » en juillet 1971.

Jusqu’en 1976, vit en Beaujolais, avec sa femme Annie, plasticienne, professeur de dessin au lycée Jean Moulin de Villefranche. Fabrique des pots pour vivre et, en même temps, développe son expression picturale. Des arbres en fleurs, des vergers imaginaires, quelques portraits.
Première exposition à Beaune, dans les caves de « La Reine Pédauque », en 1976, grâce à l’attention fidèle de son maître bourguignon, Michel Lucotte.

En 1977, il expose au Musée des Beaux-Arts de Villefranche-sur-Saône.
Au mois de décembre de la même année, il ose passer la porte de la Galerie Loeb, 10, rue des Beaux-Arts, dans le sixième arrondissement. Rencontre et entente avec Albert Loeb.

En 1978, Hubert Munier à la Galerie K de Lyon.

En 1979, par l’entremise d’Albert Loeb, il est choisi par Germain Viatte pour figurer dans les « Ateliers d’Aujourd’hui N14 » du Musée National d’Art Moderne, au Centre Georges Pompidou de Paris.

Sa première grande exposition à la galerie Albert Loeb, avec catalogue, a lieu en 1980 et dure deux mois, octobre et novembre.

S’installe à Ville-sur-Jarnioux, au lieu-dit Les Perrières, avec Annie et son fils Matthias.

En ce début des années 1980, il peint les paysages secs et désolés, des collines méditerranéennes, les reliefs ridés de la Sainte Victoire, les Alpilles et le Lubéron, le dialogue des pins et des falaises avec un acharnement au travail, un refus de l’anecdotique, une précision du geste, une rigueur toute protestante.

Il produit en même temps ses premières « toiles mystiques », témoignages d’apparitions d’entités rayonnantes, d’Immaculées Conceptions, et des hommages aux cactus, symboles de résistances au désert.

Se plaît à inscrire, au dos de ses toiles, des déclarations d’amour aux grands mystiques, au Dalaï Lama, et des imprécations contre la violence des guerres et les intolérances en tout genre.

Traque l’âpreté des régions méridionales, mais aussi les matins d’hiver ou les alertes d’orages sur les vastes plaines de la Saône. S’attaque de temps en temps au Mont-Blanc.

1982 : Commence à donner des cours de peinture au Musée des Beaux Arts de Villefranche.

Fait la connaissance de Paul Gauzit, responsable de la célèbre Galerie Le Lutrin à Lyon, qui admire la qualité de son dessin et l’expose en 1984.

À partir de 1984, de grands arbres solitaires jouent le rôle principal au centre d’immensités.

1985 : Seconde exposition personnelle à la Galerie Loeb, du 20 mars au 27 avril et exposition aux Galeries de la Vieille Charité de Marseille, du 26 octobre au 29 décembre.
Achat d’un tableau par François Mitterand pour l’Élysée.

Rencontre un jardinier du Parce de la Tête d’Or à Lyon, Gilles Femmelat, qui lui offre des cactus. Se met à collectionner les cactus et à les peindre, comme des amis.

1986 : Pins et falaises. Parois et pics. Jeunes cèdres et buissons sur les pentes. La Sainte Victoire, toujours.

De 1987 à 1989 : Expositions à la Galerie du Parc à Genève ; au Centre Culturel Léonard de Vinci de Feyzin ; à la Galerie Jade de Colmar…

1988 : Lyon, les premiers quais de Saône. Façades d’immeubles du quai Tilsitt. Architectures jouant avec la lumière. Pas d’humain. Aucune perturbation automobile.

1989 : Informé par l’ami jardinier du Parc de la Tête d’Or d’une possible menace sur les serres du Parc, il conçoit de les défendre contre leur éventuel démantèlement en les peignant.

1990 : Expositions à la Vieille église de Theizé et à la Galerie le Lutrin de Lyon.
Période Lyon : la ville « déserte » de plus en plus présente : gare des Brotteaux, reflets dans les vitrines de buildings, la synagogue…

1991 à 1993 : Années de serres et de toiles mystiques, de peintures cosmiques, de Vierges en lévitation et de Christ apparaissant à ses disciples.

Nouvelle exposition à la Galerie Le Lutrin, en 1993, et une autre à Paris, à la Galerie Crété.

1994 à 1996 : Sainte Victoire, toujours. Des serres, beaucoup. Des études d’objets : pots de fleurs ou chapeau de chamane. Des cactus. Portraits symboliques d’amis : crânes alignés sur étagère. Le Curé d’Ars en lévitation. Ses deux fils, enfants. Premières calanques, prémisse d’une nouvelle série sur ce thème : calanque de Morgiou, d’En Vau… Pins, mer et falaises.

Nouvelle exposition à la Galerie Le Lutrin.

1997 – 1998 : Sainte Victoire toujours. Nombre de gros plans sur des plantes de serres. Suspendues. Coléus, sédum, épiphyte, orchidées… Et, comme en aparté, des images mystiques : enfant ou Christ, sur des nuages.

Des changements de domicile insatisfaisants : des bords de Saône brouillardeux aux rues étriquées d’un village du Roannais. Recherche d’un lieu personnel, une maison vue en rêve.

Des tableaux consacrés à une femme : Annette. Dans l’atelier. Sur une petite chaise. Annette, sa nouvelle compagne, son modèle, source d’une inspiration nouvelle : autre figure de femme, dans sa peinture, en dehors de la Vierge. Annette Mivière, son élève, plasticienne.

Exposition à l’Espace d’Arts Plastiques de Villefranche-sur-Saône.

1999 – 2000 : Des paysages du Roannais, vastes, en versions estivales et hivernales. Visions du plus proche et, en même temps du lointain : une série indienne sur des palais du Rajasthan. Rappel de sa passion constante pour les pensées orientales.

Exposition rétrospective à l’Hôtel de Ville de Villeurbanne. En couverture du catalogue : une peinture de dolmen.

Rencontre avec la maison désirée au lieu-dit Bachelon, vallée des Andilleys, Beaujeu. Comme une révélation. Le cadre parfait pour installer son atelier. Le calme d’un lieu retiré, l’harmonie des paysages en vis-à-vis. Un sentiment d’équilibre déclaré, propice à de nouvelles explorations.

2000 - 2004 : Série de paysages intitulés « En face » (de la maison). Sentiment de paix intérieure affiché. Le Beaujolais et la Bresse comme source d’inspiration, de grands arbres en majesté, des paysages comme gages de sérénité, des champs de colza vifs de lumière et de couleurs, les rives inondées de la Saône, les étangs de la Dombes, des cabanes humbles…

2001 : exposition à la Galerie Le Lutrin. Exposition au Château communal de Hauterives.

2004 : Exposition à la Galerie Michèle Emiliani, à la Bégude de Mazenc

2005 : Suite de l’exploration du thème des « étangs » et des « terres inondées ».

2006 : Des portraits d’un réalisme troublant. Début d’une nouvelle exploration de la représentation humaine : des figures paysannes du Beaujolais, un exploitant forestier, le couple de ses voisins.

2007 : Des portraits en plans rapprochés : dessins en noir et blanc, suivis d’une traduction huile sur toile. Choix des modèles masculins parmi des amitiés proches. Désir de témoigner du travail des ans, des reliefs creusés par les rides sur les visages.

2008 : Les lance le défi du Nu. D’abord par des fragments de corps. Plans rapprochés de seins, de dos… Il prétend se mesurer aux maîtres du genre, percer les « mystères de la carnation ». Et, parallèlement, des dessins de vénération des « renonçants hindous », les sâdhus.

2009 : de nombreuses études de nus de « belles femmes ». Et, en même temps, la traduction en grands tableaux d’un intérêt personnel pour le phénomène paranormal des Crop Circles, mystérieuses créations graphiques exécutées, la nuit, à la surface de champs de blé murs. Performances plastiques ou interventions extraterrestres ?

2010 - 2011 : Approfondit son dialogue avec le corps féminin. Une exaltation de la Femme émergeant d’une mythologie très personnelle, peuplée de nymphes, naïades, de belles sylvestres, de Parques, de déesses… De « Fiancées de Courbet ». De joyeuses baigneuses entre buissons et rivières. Côté masculin, extension de la série de portraits « crayon sur papier ».

2012 - 2013 : Le ciel pour sujet : au lever du jour, couvrant une fine ligne de terre, dans un concert de nuages et une fête des lumière. Et encore, des portraits d’hommes en noir & blanc, des femmes en pied, habillées, et de religieux hindous dénudés.

2012 : Exposition « Nature, nature », à la Collection de la Praye, Jacques Fabry, Fareins

2014 : Retour au thème des femmes installées dans des décors théâtralisés, comme celui de l’église de Brou.

2016 : Revient aux paysages à qui il doit sa renommée : arbres solitaires marqués par le passage des saisons, chemins en partance vers un horizon ou un questionnement…

2016 : Exposition, dessins et peintures, à la Galerie Dettinger-Mayer de Lyon.

Des arbres, en fleurs, en lumière, d’une grande vitalité. Portraits des doubles de lui-même qui se sait atteint par la maladie..

2017 : Exposition « Le paysage comme état de l’âme » à la Collection de la Praye, Jacques Fabry, Fareins.

2017 : « Col des Aravis » et « Massif du Mont-Blanc » : ses deux dernières œuvres, crayon et encre sur papier, fixent un point culminant.

2018 : 4 février. Désagrégation des 65 kilos de poussières cosmiques agglomérées pendant 70 ans. Hubert Munier traverse la « grande toile » et rejoint ses « Amis » qui l’ont toujours accompagnés, aidés, et qu’il avait coutume de remercier à l’arrière des tableaux : Milarepa, Padmasambhava, Fra Angelico, Turner, Monet, Gandhi, Martin Luther King…

2018 : Sortie du film documentaire « Hubert Munier – une infinie patience » (20minutes), de Michel Marié, sur une idée de Jean-Yves Loude, Singulières Productions.

Octobre 2018 : Hommage rendu à Hubert Munier au Salon du Sud-Est et à la Galerie L’Œil Écoute à Lyon.

2021 : Exposition « Hubert for ever » à la Collection de la Praye, Jacques Fabry, Fareins